L’interview de Giulia Monego

Giulia1Deux mois avant l’hiver (on espère qu’il arrivera vite!), nous avons interrogé Giulia Monego, skieuse professionnelle italienne qui nous donne sa vision de la montagne au féminin.

Giulia touche à tout, et pratique aussi le rocher et la glace !

Un grand merci à elle pour ses réponses.

Ne tardez pas à aller regarder son site :

http://www.giuliamonego.com/


1) Comment pensez-vous pouvoir améliorer la pratique féminine de votre sport ?

Je voudrais organiser des courses de freeride et de ski hors-piste, pour les femmes, mais je voudrais aussi voir plus des femmes qui s’engagent aux côtés des garçons, sans avoir peur d’être moins capables qu’eux. L’un des moyens de renforcer sa propre confiance, c’est de commencer par les questions de sécurité. Si on part bien préparé à ce niveau-là, on peut enseigner à nos amies des choses qu’elles ne savaient peut-être pas, et même parfois à des garçons! Donc, on peut participer à des cours de nivologie, et s’entraîner sur les recherches DVA (Détecteur de Victimes d’Avalanches). On peut aussi travailler sur les aspects physiques et techniques et s’inspirer de skieurs ou skieuses plus forts que nous : on cherche toujours à repousser nos limites. L’entraînement physique aussi est important, cela donne confiance en soi dans les situations les plus difficiles.

2) Quelle femme sportive vous inspire ? Pourquoi?

J’ai sûrement été inspirée par Ingrid Backstrom, elle était la seule femme à l’époque, quand elle filmait pour MSP Films, qui pouvait me faire rêver et me donner l’envie de skier comme elle. Elle descendait à fond des lignes vraiment impressionnantes en Alaska et partout. Elle skiait avec une vitesse et un style incroyables. Quand j’ai participé au Freeride World Tour, j’ai aussi admiré Marja Persson pour sa puissance et son choix de lignes engagé ainsi que Ruth Leisibach, snowboardeuse, très forte dans tout ce qu’elle faisait.

3) Avez-vous grandi dans un milieu culturel et social qui correspond à celui de votre sport de prédilection?

Je suis née à Venise, une « ville d’eau » sur la mer Méditerranée. Heureusement mes parents aimaient la montagne et pendant toute mon enfance, j’ai passé mes vacances et beaucoup de temps à Cortina d’Ampezzo dans les Dolomites. Là-bas, je suis tombée amoureuse du ski à l’âge de 4 ans. J’ai donc eu la chance que mes parents m’aient fait essayer le ski très jeune, mais aussi j’ai eu un coup de foudre qui n’arrive pas à tous les enfants.  A l’âge de 13 ans, grâce à mes parents j’ai eu la possibilité de déménager à l’école de Cortina, pour pouvoir étudier dans une ville de montagne et avoir la possibilité de skier et m’entraîner tous les jours. Je faisais des compétitions de ski alpin à l’époque, et donc pour moi vivre en montagne, c’était un rêve! Au final, c’est grâce à mes parent et à ma détermination que j’ai pu changer de vie, de Venise à la montagne de Cortina, et persévérer dans mes objectifs de skieuse.

4) Un mot à dire aux lectrices qui rêvent de vaincre des sommets et progresser dans leur pratique? 

Quand vous êtes en montagne, c’est normal de se sentir un peu opprimées par les mecs, parce que l’ambiance en montagne a depuis toujours été masculine, mais ce n’est pas pour cela qu’aujourd’hui les femmes ne peuvent pas être au même niveau que les mecs et même mieux. Donc allez tout droit et suivez vos rêves. Travaillez bien et préparez-vous d’abord mentalement et puis physiquement pour montrer à tout le monde que vous aussi vous avez le droit de considérer la montagne comme votre maison.

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